Beijing (Pekin) : Temples, Tiananmen et premier bar pekinois

Publié le par T, dit le-dit

02/06/09

Revenus à Beijing, nous partons avec Marwan (pour rappel un lyonnais qui loge aussi chez Anne et Pierre) voir quelques temples. Sur le chemin nous nous arrêtons pour manger dans un petit boui-boui comme on aime, et nous nous rendons compte qu'on ne connaît qu'un seul mot : le "Tan tchao fan" (riz aux oeufs). Ca tombe bien, c'est bon. C'est en mangeant dans la petite salle du restaurant que nous assistons a un beau morceau de propagande télévisé : l'armée chinoise en train de sauver un enfant. Ton solennel, interview de soldats / généraux exemplaires, on dirait presque une reconstitution. Qu'elle est belle l'armée chinoise... D'ailleurs, vu le regard respectueux et le silence des spectateurs, comment en douter...  

Nous commencons par aller au temple du Lama, un des endroits en Chine ou le culte tibétain peut encore être célébré en paix. Ce temple a été construit à l'époque ou la Chine avait encore besoin de ménager le Tibet et la Mongolie, assez puissants pour créer des troubles majeurs. Le temple est beau et je retiens le grand Buddha de 24 m de haut taillé dans un seul tronc d'arbre, et un tableau construit par une série de collages de tissus d'une extrême précision. Pour une fois, j'apprécie un tableau (d'habitude c'est peu le cas). A part le fait que le temple est de culte tibétain, pour les non experts que nous sommes il reste assez classique. Un panneau est particulièrement roxxant, écrit en plusieurs langues et notamment en mongol (colonne de droite) :

 

 
Puis nous allons au Temple de Confucius, situé presque à côté. Nous tentons un audioguide, mais vu sa longueur extrême, son accumulation de données chiffrées et sa monotonie, nous le laissons tomber pour nous ballader tel des elfes dans le parc du temple. Je retiens de l'audioguide avant de l'éteindre l'histoire de "l'arbre qui distingue les bons et les méchants". Un premier ministre perfide, déguisé en Empereur, mot à mot "malfaiteur de tous les vices, qui opprimait les peuples et causait des torts aux fidèles de la nation", fut démasqué par l'arbre qui lui enleva sa coiffe en laissant tomber une de ses branches. Je me suis mis sous l'arbre en question, et n'ayant même pas reçu une feuille, j'en déduis que je ne suis pas perfide. Gniiiiii. Les lieux sont classiques, pour les photos elle se trouveront facilement sur Google. Gniiiiiii

Puis nous mangeons avec Anne et Pierre sur une terrasse, des aubergines succulentes. Je leur mets un 16/20 sans forcer.

Après direction Tiananmen, pour retourner sur la place la plus grande du monde et essayer d'y passer plus de 5 minutes sans se faire interpeller. Gniiiii. D'autant que la police est très présente. J'apprends aussi que cette place est fermée la nuit. La place n'a pas volé son surnom de "la plus surveillée au monde". Peut-être que la date, à quelques jours du 20ème anniversaire du massacre de 1989, rend la situation un peu plus tendue, même si cette date ne génère traditionnellement pas de mouvement spécial.

C'est effectivement immense, et solennel. Sur le côté, le parlement, dans un style efficace et sans fioriture. Et vraiment sur la place, le mémorial de Mao, que voici, dans un style tout aussi pur :


Alors que nous déambulons peinards, deux jeunes chinois nous abordent pour discuter (en anglais). L'un d'eux surtout pose des questions sans crainte, et embraye directement sur Sarkozy (pas du tout apprécié ici, à cause de son intervention à propos du Tibet notamment). Puis, il nous demande ce qui nous surprend en Chine. Nous répondons que c'est l'art de faire cohabiter deux systèmes contradictoires, communisme (dans le discours) et capitalisme (dans les faits). D'ailleurs, j'ai toujours du mal à capter la différence entre le "socialisme de marché" et le "capitalisme"... Gniiiii. Il nous répond alors comme si c'était évident : Mao a apporté l'égalité, et Deng Xiapoing l'argent. C'est un point de vue... Cette idée de "suite logique" entre le communisme et la Chine actuelle est ressortie dans plusieurs conversations, et a atteint son paroxysme au musée du parti communiste a Shanghai, comme nous le verrons dans un autre article.

Le soir, nous retrouvons Anne et Pierre pour aller manger un canard laqué, spécialité pékinoise. Le canard est amené entier devant nous, puis coupé sous nos yeux avec une grande technique. Les tranches se mangent dans des genre de galettes de riz, dans lesquelles on met aussi de l'oignon, de la sauce... Puis nous allons au Rickshow, un bar a priori plutôt d'expatriés. Le grand portrait de David Hasseloff à l'entrée (excellent) nous permet de nous rappeler que nous sommes bien en Chine, en cas d'oubli. Pour terminer sur cette journée, je vous laisse en cadeau cette magnifique affiche vue dans le métro. Une minute de libre pensée. A vous les studios :



Publié dans Chine

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