Henan (6) : Zhengzhou
31/05/09
Il est tard pour la Chine (environ 22h00), nous partons donc a la recherche d'une chambre. Nous trouvons un hôtel place de la gare, parfait. Anne m'explique le principe : il faut toujours demander à voir la chambre avant de la payer et poser toutes les questions d'usages (y'a-t-il de l'eau chaude, de l'electricité, etc...). C'est un jeu d'idiots : en général la parole est respectée lorsque l'engagement est pris, mais tout ce qui n'est pas clairement demandé n'est pas dû. C'est une sorte d'entourloupe par omission. Le vainqueur sera celui qui sera le plus proche du comportement d'un enfant de 6 ans. Gavage. En pratique : elle nous propose une première chambre (probablement pourrie), nous voulons la voir, elle refuse, nous commencons à partir, elle nous en propose une autre (gniiii), nous allons cette fois la visiter, testons que les prises marchent, que l'eau coule etc... et validons la dite chambre. Elle est confortable et donne sur la grand place :
Zhengzhou est une des nombreuses "villes-champignons" chinoises, qui s'est développé grâce à sa situation de noeud de transport. Aujourd'hui, elle fait environ 7 millions d'habitants. En zoomant sur la place, on distingue plusieurs personnes qui dorment pour ne pas payer de chambre. Ce sont souvent des travailleurs itinérants, et quelques clochards.
Dans l'hôtel, on peut apprécier le style chinois, toujours à son maximum. Par exemple, je suis tombé instantanément amoureux de la photo du chef cuisinier de l'hôtel, jambes croisées, en jean dans son fauteil à carreaux (sûrement méga confortable). Cuisine Eéénnnnnaaaaarrrrrrrrrrrrr. Voici le visuel :
Nous sortons manger et je teste trois restaurants de la place de la gare ou je prends le même plat : un "tan chao fan", base de ce qu'on appelle riz cantonnais chez nous (riz et oeufs). La diversité ça me connaît. Puis nous allons au lit.
Au réveil, nous allons faire un tour dans la partie "qui a du charme" de la ville selon le Lonely planet (genre de guide du Routard). La vérité, c'est que les villes nouvelles sont des blocs de bétons qui forment des avenues toutes droites. Dans ces blocs, des boutiques, des restaurants, et des habitations. Monotonie absolue. Comme disent les jeunes chez moi, "la tête de moi, pue la merde tsais". Ce qu'il faut savoir, c'est que du point de vue chinois, ce sont de bonnes villes. Friands de shopping, ces villes ou l'on ne fait pas grand chose d'autre que consommer les ravit. Par ailleurs, les alentours naturels de ces grandes villes nouvelles correspond bien à leurs activités en journée (vélo, promenade, pic-nic). Beaucoup de jeunes se retrouvent l'après-midi au vert. Voici une photo d'une des rues "agréables" de la ville, qui est en fait une suite de sortes de Zara, de H&M, d'immenses Darty, le tout accompagnés de visuels agressifs qui exploitent le maximum de surface possible dans la ville.
Nous trouvons toutefois une petite ruelle traditionnelle. Pour le moment, c'est vraiment dans ces petits stands de rue que j'ai préféré manger. Une fois de plus les nouilles sautées sont délicieuses et riches en saveur (sans même parler du prix, quelques centimes pour un plat que je ne finis même pas). Voici cette ruelle, qui est désignée ici comme le "marché" :
Nous décidons ensuite d'aller faire un tour dans un endroit recommandé par le guide, soit-disant à voir dans la région. Nous prenons donc un bus qui doit nous emmener dans la mémorial d'un acte de résistance chinois face à l'invasion japonaise, au bord du fleuve jaune. Pendant le trajet, le bus surchauffe et nous voilà contraint de nous arrêter. Nous observons sur la photo suivante le chauffeur qui refroidit le moteur à l'eau, le tout en plein milieu de la route sans aucune sécurité, ce qui ne le gêne pas le moins du monde. Il fait confiance aux camions qui arrivent sur la trois-voie pour l'éviter :
Mais le trajet en valait la peine, nous arrivons dans un magnifique coin traditionnel et encore préservé. Les habitants évoluent encore sur ces petites embarcations traditionnelles si typiques de la Chine, que l'on déplace avec un long bâton de bambou... Les deux heures de routes valent le coup d'oeil comme vous pouvez le voir sur la photo :
Non je déconne ! Vous y avez sûrement cru ? C'est un simple effet de zoom grâce à l'appareil photo. Cette embarcation évolue en fait entre une station de location de bateaux à moteur pour touristes et une sorte de bâteau industriel avec une antenne satellite. Et le mémorial est en fait un "parc d'attraction", qu'on pourrait résumer par une promenade miteuse sur une route en béton le long d'un jeu de ballons gonflables. Voilà une image un peu plus réelle, avec l'espèce de mini cabane-bidonville et l'immense pont en arrière plan sur lequel passent des centaines de camions :
Nous reprenons donc le bus retour pour Zhengzhou, en espérant voir au moins un bon site de la ville, l'ancienne muraille fortifiée. Je ne suis en général pas très visite "voir ce que le guide dit qu'il faut voir", mais ici c'est soit ca soit s'asseoir et dormir (ce qui peut être aussi intéressant. Gniiii). Arrivés sur le site, nous demandons ou est la muraille, lorsque nous comprenons qu'en fait nous sommes dessus."L'ancienne muraille" est en fait un monticule de terre sur lequel les gens viennent promener leur chien.
A moins d'être totalement passé à côté de Zhengzhou (ce qui est possible car parait-il qu'il y a un des plus beaux musées de Chine dans cette ville), j'avoue que je suis reparti avec une impression extrêmement fade du point de vue européen. Aucun centre ville particulier, rien à part des rues qui se ressemblent, des magasins qui se ressemblent, et des restaurants qui se ressemblent. Du point de vue neutre, extrêmement intéressant de savoir que Zhengzhou peut être considérée comme une bonne ville en Chine. Le développement économique semble un critère primordial, et une ville attractive est une ville dans laquelle on consomme. Autre pays, autre contexte, autre conception... Et éventuellement mauvaise interprétation de ma part... Gniiiiii
Nous repartons a Beijing.