Dernier jour en Chine...

Publié le par T, dit le-dit

14/06/09

 

Dernier jour en Chine. C’est d’ailleurs le jour de l’arrivée des parents de Anne. Pour l’occasion, nous allons près de la place Tienanmen et je découvre une grande rue toute neuve. Toujours la même logique, on rase les traditionnels hutongs pour reconstruire, en l’occurrence la reconstitution d’une ancienne rue chinoise…

 

Cette rue est faite pour le "tourisme chinois". En réalité elle est assez vide, mais il est vrai qu’ici on ne voit que très peu d’étrangers. Il faut dire qu’elle est récente et d’ailleurs encore en travaux, sans doute sera-t-elle plus animée dans quelques temps… Espérons… J’entends dire que les touristes chinois aiment ce qui est neuf, propre, nouveau. Donc si l’on visite une ancienne rue chinoise, il faut qu’elle soit neuve. Logique, non ?

 

Bien évidemment j’accentue beaucoup le trait, mais j’ai tout de même l’impression que le mélange du neuf et du vieux n'est pas du tout un souci, et que l’importance attachée aux vestiges authentiques du passé n’est pas très grande. J’avais déjà eu cette impression plusieurs fois lors d’autres visites, en voyant des constructions modernes en plein milieu de sites historiques (temple du cheval blanc par exemple). Voilà l’ancienne (ou neuve ?) rue chinoise, un tramway (neuf) circule même au milieu :

 

 

Il reste encore (pour combien de temps ?) des hutongs un peu plus loin, après les travaux. Ceux-ci pour le coup sont encore dans leur état original, et on comprend la nécessité des travaux de rénovation.

 


Il est temps de faire une mise au point : je ne pense pas que rénover les hutongs pour leur donner plus d’hygiène, de l’eau chaude, etc… soit une mauvaise chose, au contraire. Il serait indéfendable de maintenir la population dans un manque d’hygiène pour le plaisir du touriste à la recherche de « typique ». Ce que je critique dans les travaux, c’est soit la destruction pure et simple de ces anciens quartiers, soit l’expulsion de fait qui s’ensuit de familles entières et notamment de personnes âgées à cause de l’augmentation du coût de la vie. Ces personnes perdent alors tout un cadre de vie et une socialisation qu’elles connaissaient sur le pas de leur porte, pour se retrouver parachutées dans des banlieues inconnues à l’extérieur de Beijing. Des problèmes qui ne nous sont pas totalement étrangers… D’ailleurs, selon certains articles, dans ces quartiers excentrés aussi il y a des voitures qui brûlent. Avec plus ou moins de résignation c’est vrai, l’être humain n’accepte pas être traité comme un périphérique, quel que soit le continent…

 

Autre épisode intéressant, de retour sur la grande ancienne nouvelle avenue. Je vais à la Poste pour acheter une lettre et un timbre, et la guichetière refuse de me vendre le timbre « à emporter ». L’explication est la suivante : elle ne peut pas me donner un timbre à emporter dans la Nature, car dans ce cas elle ne pourra pas contrôler ce que je vais mettre dans l’enveloppe… Qui sait, je pourrais envoyer une lettre à ma mère en critiquant le Parti…

 

Puis nous retournons à la colline du charbon, ce parc que j’avais visité le premier jour… Aujourd’hui, avec le soleil, le parc est plus animé. Beaucoup font de la musique, jouent au volant au pied… Par ici un groupe d’anciens qui s’essayent au jazz, par là un flûtiste assis sur une pierre…  Et le clou du spectacle, les groupes de chant auxquels chacun se joint, et qui à la demande de Pierre entament le chant de Mao. En vidéo (http://www.youtube.com/watch?v=WWYE56w5jig) :

 

 

Pour mon dernier jour, je ne peux pas non plus partir sans manger un scorpion. Nous passons donc par une rue dans laquelle il y a des stands avec pas mal de bizarreries à goûter… Le stand « scorpion et ver à soie » :

 


 

Entre les différentes brochettes possibles, je choisis un seul gros scorpion plutôt que trois petits. Hé hé.

 

 

Et la classique petite vidéo, pour bien valider qu’il n’y a pas d’entourloupe. Puisque le scorpion est bien passé, la mère de Anne m’a offert une petite brochette de ver à soie… comment refuser ? Gniiii (http://www.youtube.com/watch?v=t6ZRaAIlXvo) :

 


 

Nous terminons la journée par une ballade paisible sur un des lacs dans le centre de Beijing… Qui devient rapidement problématique lorsque tous les bateaux se mettent à vouloir passer en même temps sous le même pont, qui plus est dans les deux sens…

 


 

Cet petit problème finira par provoquer un espèce de pugilat de bateaux, chacun essayant de tirer la bateau de l’autre derrière le sien pour passer en premier, et tout cela à la main. Un petit extrait en live :

 

C’est donc à coups de journaux ou même de tapes physiques légères, d’insultes (nous récoltons un « fucking bitch » du bateau à côté, assez beau score), la scène est plutôt marrante. Puis nous sommes obligés de passer en mode local pour retourner à la berge avant la nuit, et grâce au père de Anne qui grimpe même sur les autres bateaux pour les faire reculer, j’ai l’honneur de vous annoncer que nous passons le pont dans les trois premiers de notre sens, ce qui n’était pas gagné vu la photo de départ. Ah la la, la paix, le tai-chi, le zen…

 

Nous avons gagné un petit restaurant au bord du lac, très sympa, avec notamment un plat de viande dans de la feuille de lotus. D’ailleurs d’après les parents de Anne, le riz au lotus du cambodge est tellement parfumé qu’il se mange tel quel… Hâte de goûter !

 

Et enfin, voici une vue sur une autre série de bars chinois ou la musique est forte,ou l’on boit et joue au majong :

 

 

Belle image pour une dernière soirée en Chine...

Publié dans Chine

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